Portrait de René, dernier survivant du groupe de bombardement Lorraine et vétéran du D-Day, récemment décédé

Portrait de René, dernier survivant du groupe de bombardement Lorraine et vétéran du D-Day, récemment décédé

Il y a quelques semaines est survenue la disparition de René Billottet. Engagé à 17 ans en 1942, cet aviateur était le dernier survivant du groupe de bombardement Lorraine de la France libre. Il est décédé le mercredi 18 novembre 2020 à l’âge de 95 ans, après près de 60 ans au service de l’armée de l’Air.
Né le 18 avril 1925 à Dôle, dans le Jura, René Billottet n’à que 15 ans lors de la défaite française de juin 1940. Refusant, à 17 ans, de se rendre en Allemagne dans le cadre du Service du Travail Obligatoire, il s’engage dans l’armée de l’Air de l’armistice en 1942. Mais le 11 novembre 1942, l’invasion de la zone libre par les Allemands bouleverse son destin : il décide de rejoindre la Résistance. Pendant un temps, il est même ciblé par la Feldgendarmerie.
Finalement, René décide de rejoindre l’Angleterre en juin 1943, en réussissant à rallier Douvres à bord d’un avion de type Lysander. Il s’engage dès son arrivée dans les Forces aériennes françaises libres, étant affecté au Groupe de bombardement Lorraine, en tant que mécanicien navigant. Il participe à plusieurs missions à bord de bombardiers A-20 Boston et B25 Mitchell.
Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, il est en charge d’une mission vitale : il doit installer des pots de fumigène à bord des appareils du Lorraine, qui devront voler à près de 500 km/h à très basse altitude pour répandre un rideau de fumée toutes les dix minutes aux abords des côtes normandes afin de masquer aux défenses allemandes l’armada alliée qui s’apprêtait à débarquer. Mission qui coutera la vie à un équipage français mais qui sera couronnée de succès.
Récipiendaire de nombreuses décorations et médailles, René va survivre à la guerre. Mais la fin des combats ne signifie pas la fin de son engagement : il reste dans l’armée de l’Air. Il va servir notamment en Afrique, particulièrement à Djibouti et en Tunisie. En fin de carrière, il est affecté à la base aérienne 128 de Metz-Frescaty jusqu’en mai 1963. Retiré à Lyon, il sert dans la réserve opérationnelle sur la BA 942 de Lyon-Mont Verdun, dès sa création en 1973. Il rejoint également l’Association nationale des sous-officiers de l’armée de l’Air où il sera porte-drapeau pendant 38 ans.
Il s’était donné pour mission la transmission auprès des nouvelles générations de la mémoire de la guerre, mission que s’efforce de poursuivre au mieux l’UNC.

Sources : Ministère des Armées & opex360.com

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